La majorité des objectifs "normaux" sont limités dans leur distance de mise au point (MAP) à 10 fois leur focale, soit un grandissement (G) de l'ordre de 1/10.

Quand on passe en dessous de cette distance, on entre dans le domaine de la proxy-photographie, puis de la macro-photographie. Où se situe précisément la frontière de ces deux domaines? Difficile de donner une valeur, mais il est courrant d'admettre un rapport de 1/4 ou 1/3 pour fixer les choses - G=0,33 ou G=0,25.

Dans ces taux de grandissement, un certains nombre de phénomènes évolue par rapport à la photographie traditionnelle : la profondeur de champs (PDC) n'évolue plus selon la règle d'un tier devant et deux tirs derrière; la focale, dans le cadre de formules optiques courantes, diminue sensiblement; et enfin, la luminosité de l'objectif diminue de façon sensible (ouverture photométrique T*).

Pour la PDC, vous pouvez vous reporter à l'article consacré à cela, ici. Il faut retenir que cette dernière s'étend quasi-uniformément de part et d'autre du plan de MAP, et, qu'en raison des cette distance, elle peut devenir très faible (par exemple, au grandissement x1, avec un 100mm à f/11 , la PDC n'est que de 4mm environ!)

Ci-dessous le tableau de profondeur de champ en mm en fonction du grandissement (G) - les diaphragmes sont les ouvertures photométriques (T*) - pour un capteur APS-C (cercle de confusion 0,02mm)

Ci-dessous le tableau de profondeur de champ en mm en fonction du grandissement (G) - les diaphragmes sont les ouvertures photométriques (T*) - pour un capteurou un film 24x36mm (cercle de confusion 0,033mm)

On voit que la PDC est particulièrement faible et qu'il faut beaucoup diaphragmer pour obtenir une valeur satisfaisante, et c'est ici que le second accroc apparaît : l'ouverture photométrique.

L'ouverture d'un objectif varie en fonction du grandissement, et donc de son tirage : allongement de la distance entre la lentille frontale en position infini et sa position de MAP nette, ce qui correspond également à l'allongement de l'objectif quand la MAP est obtenue par rampe hélicoïdale (ce qui n'est pas le cas d'un objectif à MAP interne) .

Dans le cas d'un objectif de formule "standard" (Gauss ou Tessar), l'ouverture réelle ou photométrique évolue selon la formule T*=(G+1)XD (D=diaphragme affiché sur l'objectif).

Ce qui fait dans le cas d'un grandissement x1, la quantité de lumière arrivant au support sensible est deux fois moindre que la valeur de diaphragme le laisserait suposer!

Enfin, à titre d'information, le tirage influe également sur la focale de l'objectif selon la formule :

Où MAP est la distance de mise au point sur l'objectif et F la focale annoncé (à l'infini).

Et la focale résiduelle devient alors :

Par exemple, dans le cas d'un objectif de 100mm de focale, on obtient le grandissement x1 à une distance de 35cm. Nous obtenons alors pour le tirage : , et pour la focale :